Culture, Général

“Made in Korea“ le nouveau roman de Laure Mi Hyun Croset

 

“Made in Korea”

En sept courts chapitres, Laure Mi Hyun Croset réussit à happer le lecteur avec l’histoire d’un jeune homme adepte des jeux vidéo, personnage attachant et ordinaire, à l’hygiène de vie déplorable. Gavé à la « comfort food » et passant la majeure partie de son temps assis à son bureau, il découvre qu’il est atteint de diabète. Secoué par le diagnostic alarmant, le geek décide de se prendre en main. L’initiation sur place en Corée de l’art martial taekwondo lui parait être le meilleur remède pour se remettre en forme et de se sentir plus en confiance. Il s’envole pour Séoul « au printemps la saison la plus agréable pour voyager ».  Le jeune homme y découvrira-t-il l’Amour ? ou bien l’Amitié ?

Le roman « Made in Korea » offre une visite guidée culturelle, “sociétale”, culinaire à travers la Corée du Sud. Un véritable délice ce voyage sous la belle plume élégante de Laure Mi Hyun Croset ! Ce roman plein d’humour et de subtilité attire également l’attention sur les conséquences de la sédentarité sur notre santé et l’alimentation industrielle occidentale pourvoyeuse de diabète. Il aborde également de manière apaisée l’adoption et la recherche d’identité.

Un ouvrage très digeste à la plume bien affutée qui se déguste avec plaisir. Espérons vivement la suite et la découverte d’autres contrées !

L’écrivaine Laure Mi Hyun Croset …

est suisse née à Séoul, passionnée de littérature et admiratrice de Flaubert. Elle a publié de nombreux ouvrages dont Le beau monde chez Albin Michel et aux éditions BSN Press On ne dit pas « je », S’escrimer à l’aimer et Pop-Corn girl.

“Un extrait”…

“Il arriva sans encombre à l’aéroport Charles de Gaulle. Il acheta un croissant au cas où il n’en trouverait pas à Séoul, bien qu’il ait appris que les coréens étaient fous de la culture française. Autant se montrer prévoyant : foi de Normand, sans le même beurre, les viennoiseries n’auraient pas le même goût !

Assis dans un siège confortable, un coca-cola zéro à la main, il repensa à ce que son pote d’Angers lui avait dit sur zoom : Tu devrais plutôt faire du sumo que pratiquer le taekwondo ! Il lui avait rétorqué qu’il avait été adopté en Corée et non au Japon. Il se demanda pourquoi il n’avait jamais rencontré d’adopté provenant du Japon. Ce peuple avait-il moins connu de pauvreté ? Ou les nippons étaient-ils trop fiers pour admettre qu’ils ne pouvaient pas élever leur progéniture ? On rapprochait beaucoup les deux peuples de l’Extrême Orient, ou plutôt de l’Orient Extrême, si l’on considérait leur imagination débordante et parfois trash, mais il sentait qu’il y avait une différence fondamentale de mentalité entre eux. Un peu de l’ordre de celle qui se manifestait entre ceux qui avaient colonisé un pays et ceux qui avaient été envahis. Quarante ans d’occupation, avec l’interdiction d’étudier ou de parler sa propre langue, ce n’était pas rien ! On lui avait dit que les coréens étaient les italiens de l’Asie, et les japonais, les allemands. Pour ce qui était du piment et de l’ail, c’était vrai que les habitants de la péninsule n’avaient rien à envier au siciliens ! Pour le reste, il verrait. »

Sandrine Bourgeois journaliste pour Color my Geneva (tous droits réservés).

Made in korea de Laure Mi Hyun Croset (Bsn Press – Okama- Uppercut- Roman)

 

 

 

 

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