“Hommes au bord de la crise de nerf” d’Audrey Dana
Avec Marina Hands, Thierry Lhermitte, Ramzy Bédia, François-Xavier Demaison,
Sortie en Suisse : 25 mai 2022
Ils s’appellent Eliott, Yvan, Hyppolite, Romain ou Antoine. Ils sont lycéen, avocat, chauffeur de métro ou kiné. Ils ont entre 18 et 70 ans. Et tous sont sur le point de craquer… Afin de se retrouver, ils s’inscrivent à un stage de thérapie réservé aux hommes. Mais rien ne va se passer comme ils l’avaient prévu. À commencer par le coach qui se révèle être une femme..
Ce n’est pas un hasard si le titre du nouveau film d’Audrey Dana (Sous les jupes des filles, Si j’étais un homme) rappelle Femmes au bord de la crise de nerfs, une comédie de Pedro Almodovar datée de 1988. Des personnages à fleur de peau dans une société où tout va trop vite. Mais le parallèle s’arrête là. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts, le phénomène #metoo a accéléré une évolution des relations homme-femme et de la vision du mâle dans la société. Almodovar souhaitait un vaudeville moderne, Audrey Dana préfère nous offrir un feel good movie très masculin.
Visiblement inspirée par le film Le grand Bain, elle s’est entourée d’un casting varié et attachant pour disséquer les plaies de l’âme de l’homme moderne. Car tous sont atteints d’un « mâle-être » très actuel mais qui présente différentes facettes… Elle nous invite à interroger nos représentations de la masculinité et à libérer les hommes des diktats qu’ils s’imposent à eux-mêmes. Certes, le film est inégal et s’essoufle parfois mais Audrey Dana parvient à éviter de sombrer dans la caricature. Les acteurs ont visiblement plaisir à être là et leur bonne humeur est contagieuse. Ramzy est parfait dans son rôle d’homme du show-biz à cent à l’heure et François-Xavier Demaison a la faconde de l’ancien boy-scout. Quant à Thierry Lhermite il n’a pas hésité à révéler à l’occasion de la promotion du film, qu’il avait souffert d’un burn-out il y a quelques années.
Tourné dans le département de la Drôme, Hommes au bord de la crise de nerfs est également un hymne à la nature. Si elle se moque gentiment des dérives hippies et du new age, Audrey Dana souligne avec efficacité et doigté combien l’homme a besoin de nature et de chlorophylle pour se reconnecter avec lui-même.
Sans être parfait, le film se veut réellement positif et tout est bien qui finit bien !
Virginie Hours – reporter pour Color My Geneva, tous droits réservés
