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Ciao Ciao Bourbine : « un pour tous, tous pour un ! » à la mode helvétique

Un référendum sur le bilinguisme est lancé… et contre toute attente, la langue française devient l’unique langue nationale en Suisse. Mais des groupes d’opposition se constituent. Walter Egli (Beat Schlatter), un policier de Suisse alémanique, est chargé de mener l’enquête avec un collègue suisse romand Jonas Bornard (Vincent Kucholl). Ils partent dans le Tessin…

Un film de Peter Luisi avec Beat Schlatter, Vincent Kucholl et Catherine Pagani

Date de sortie en Suisse romande : 17 janvier 2024

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Attention, phénomène !

Voici enfin sur nos écrans le nouveau film de Peter Luisi. Intitulé Bon schuur Ticino ou Ciao ciao Bourbine, c’est déjà un succès en Suisse alémanique et au Tessin

Le zurichois d’origine américaine est un habitué du box-office. Sa première comédie Verflixt Verliebt a remporté le premier prix au festival du film de Zurich en 2004. Il a également participé à l’écriture du film Vitus qui a été sélectionné aux Oscars en 2006. L’acteur suisse allemand Beat Schlatter et lui se connaissent bien puisqu’ils ont écrit ensemble Streaker. Cette fois-ci, c’est Beat Schlatter qui a eu l’idée de départ du film et Peter Luisi a suivi…

Un film fédérateur

Pourquoi un tel succès au Tessin et en Suisse alémanique ? Cette comédie s’amuse des clichés que chacun a vis-à-vis de l’autre : les romands sont râleurs et mauvais en langue, les tessinois aiment boire et s’amuser, les suisses allemands sont rigides et ennuyeux. Il faut rappeler que la notion de Röstigraben, ce fameux fossé ou rideau marquant les différence linguistique et culturelles, est apparue au cours de la première guerre mondiale lorsqu’une partie de la population soutenait les français et l’autre, les allemands… Ce clivage apparait régulièrement lors des votations fédérales, d’où l’idée de départ du film. Et pourtant, il faut bien vivre ensemble !

A l’heure où plusieurs pays se débattent avec une montée du séparatisme, comme l’Espagne ou l’Italie, ce film rappelle que la Suisse est une confédération et que ce sont ses multiples cantons si variés qui en font sa richesse et sa particularité. Chaque acteur représente une langue et une culture (même s‘il manque le romanche…), choix favorable à une autodérision parfaite. Les clichés attendus sont là avec de jolies trouvailles (les nonagénaires révolutionnaires). On peut juste regretter que le vaudois Vincent Kucholl  ait un jeu plus en retrait par rapport à ses deux acolytes le zurichois Beat Schlatter et la tessinoise Catherine Pagani.

C’est aussi un rappel de l’importance de la démocratie et du souci de savoir utiliser le système des votations à bon escient. Il s’agit de veiller à l’union et non d’encourager les divisions.

Bref, voici une comédie salutaire à visionner en famille !

Virginie Hours, reporter pour Color My Geneva – tous droits réservés

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